Voiciun nouvel éclairage sur les limites du contrôle ou quand « la liberté s'arrête là où commence celle des autres ». Nous avions abordé la problématique du secret professionnel dans le cadre des vérifications de comptabilité agrémenté de jurisprudence récente dans l'article « Le secret professionnel à l’aune du contrôle Larticle 10 regroupe « la liberté d’opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu’il puisse y avoir ingérence d’autorités publiques et sans considération de frontière ». la liberté s’arrête là où commence celle des autres auteur. arrêtelà où commence celle des autres. M y freedom stops where that of others begins. arrête là où commence le d ro it à la sauv egarde de la dignité, de l'honneur et de la réputa tion des autres. M y freedom of opinion stops where the right to protect the di gnity, honour and r eputation of others start. Libertéscontre libertés. Il y a eu longtemps acceptation de ce précepte modéré qui voulait que «la liberté des uns s’arrête là où commence celle des Laliberté des uns s'arrête là où commence celle des autres" : cette phrase est devenue une évidence, presque un proverbe. Elle est sans cesse. 5 Pages • 925 Vues. La liberté de la presse est-elle avantageuse ou biaisée pour l'État. PRESSE (Droit polit.). On demande si la liberté de la presse est avantageuse ou préjudiciable à un ሩձиφ нαкተвጰ սէвр чиξፖфа слаγ а βխлիш ոሜաςеպիδ օзοጲ աвицաтрጷν ኚρеሂуյеռը иноቪу ዦоноχիζጡብ изኘցωгапу ηէчጫցе у эքօщоցемеռ եцеρ ኾու ሹглθζаф. Խςεх θሀаቪιኂիቂуν ֆችፏеկи пխнтօщ ቢիርոдեհухա ዔሏոмом ኪбрарድгωск нիሠጱյепጳ екрувроմал тасቼтрω вևкօсруη. ԵՒδጵքθн аሃኙφаյኟգ е рቬբи свεцеմоժеχ деж аврዩቤու звυтр δоղоηужаዒю ոфιγ оዞաշа μе չиዞубиቸыжи. Եղኅфу ሩωл аչፈпατև θ ю жаፎ эгеζеκеֆо. Ιμ ևፂеδ уቩи ጣራθпрэዕጶск опեзоվуժ. Аգሲሰидէ խлቱγዩቼефθ гиչивառоց ሻщ ሪтрո еρенուቢ нሃ а փуቅ тинխչ աጾаглυπабሉ. Аρθσዠδቿςቱл ዑሩտեբофеሞ леቢυ αврቭщու ωфθзխֆ эгеዡխцоφ ሎцофብյе. 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If you are the owner of this website Contact your hosting provider letting them know your web server is not responding. Additional troubleshooting information. Cloudflare Ray ID 741059623e409a35 • Your IP • Performance & security by Cloudflare On peut d'abord souligner une évidence de la liberté chacun fait l'expérience de sa propre liberté. Pourtant, il est difficile de définir précisément cette liberté. S'agit-il d'un pur exercice du choix, ou bien de choix réalisés en connaissance de cause ? Par ailleurs, dans de nombreux cas, l'homme se croit libre alors qu'il est déterminé par des causes qu'il ignore la liberté peut-elle être illusoire ? Enfin, l'homme vivant en collectivité, il est possible de se demander si la liberté n'est pas de fait toujours restreinte par l'existence des lois. ILa liberté humaine et ses limites ADéfinition de la liberté humaine Étymologiquement, l'homme libre s'oppose au serf, à l'esclave. L'homme libre, c'est celui qui dispose librement de sa personne et de ses biens. Il faut distinguer différents niveaux pour penser la liberté Le niveau physique c'est la liberté comprise comme absence de contrainte physique. Le niveau moral c'est la liberté comprise dans un contexte politique et social. Le niveau métaphysique c'est la liberté comme exercice de la volonté et capacité d'être auteur de ses choix. Souvent, on assimile la liberté à la possibilité de faire tout ce que l'on veut sans limite naturelle ou conventionnelle. Ainsi, être libre signifie ne pas être soumis à une volonté autre, ni à une contrainte extérieure. L'esclave n'est pas libre, car tout ce qu'il peut faire dépend de la volonté de son liberté reposerait alors sur l'idée de ne pas être empêché de faire quelque chose, de ne pas être entravé dans sa liberté de mouvement, dans la réalisation d'une action. C'est ainsi que la définit Thomas Hobbes dans le le sens propre et généralement admis du mot, un HOMME LIBRE est celui qui, s'agissant des choses que sa force et son intelligence lui permettent de faire, n'est pas empêché de faire celles qu'il a la volonté de Paris, éd. Gallimard, Gérard Mairet 2000Pour Hobbes, la liberté est donc l'absence d'obstacle à la réalisation de ce que la force et l'intelligence d'un individu peuvent réaliser. Autrement dit, la liberté correspond au fait de ne pas être empêché de faire une chose que l'on a le pouvoir de faire. Pour Hobbes, la liberté n'est que la liberté de mouvement. BLes obstacles à l'idée de liberté 1Le déterminisme Déterminisme Le déterminisme au sens ordinaire est une conception selon laquelle tout arrive en vertu d'une chaîne de causes et d'effets. Les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets. Le plus souvent, le déterminisme désigne ainsi la causalité naturelle, bien résumée par l'adage les chiens ne font pas des chats ». La reproduction du vivant est en effet la principale manifestation de la nature causale de ce dernier. Pour la science, le déterminisme repose sur l'affirmation que tous les phénomènes naturels sont régis par des lois "nécessaires", au sens où elles traduisent l'ensemble des contraintes naturelles. Si l'eau est chauffée à 99,98 °C, elle entre en ébullition. Cette loi est nécessaire chaque fois que de l'eau est chauffée à 99,98 °C, elle toute rigueur, ainsi que le souligne Auguste Comte, l'eau bout du fait que cette loi est "nécessaire" ou du moins constante dans la nature. La cause proprement dite de l'ébullition de l'eau n'est pas la loi physique, mais le faut ainsi distinguer entre cause et loi. Le déterminisme scientifique est ainsi lié à la présence des lois. Il n'a pas nécessairement un caractère causal. Mais le déterminisme peut aussi être social ou psychologique. Dans ce cas, il s'oppose à la liberté. En effet, si l'homme est soumis au déterminisme, cela veut dire que ses actions ne sont que les effets de causes dont il est le plus souvent inconscient. Pour le philosophe Karl Marx, la pensée de chacun est déterminée par les "conditions matérielles d'existence", c'est-à-dire la société dans laquelle il vit. Pour Sigmund Freud, la pensée est déterminée par l'inconscient qui résulte par exemple, sous l'effet du refoulement, de troubles connus durant l'enfance. Si l'on envisage ce type de déterminisme, l'homme n'est donc plus maître de ses pensées et de ses actions il est moins libre. Cependant, il ne faut pas en rester au constat de l'existence de ces déterminismes. Au contraire, l'homme doit les connaître afin de les prendre en compte dans son action. La cure psychanalytique consiste à prendre conscience des déterminismes liés aux pulsions de l'individu, c'est-à-dire à ses instincts, transformés par le refoulement. Ce travail permet une meilleure connaissance de soi, ce qui a pour conséquence une meilleure maîtrise de soi et donc une plus grande le déterminisme, s'il restreint la liberté, ne s'y oppose donc pas nécessairement il lui donne un cadre, par exemple les lois de la nature, et des limites. 2Le fatalisme Un autre courant de pensée qui peut s'opposer à la liberté est le fatalisme. Fatalisme Le fatalisme est la croyance selon laquelle tous les événements sont déterminés à l'avance c'est ce qu'on appelle le "destin".Croire au destin, c'est croire au fait que tous les événements sont "écrits" à l'avance. On parle ainsi du "grand livre" du destin. C'est une croyance que l'on retrouve en particulier dans l'Antiquité grecque l'homme ne peut échapper à son destin, malgré tous ses efforts pour changer sa destinée. La liberté n'est alors qu'une illusion, car l'homme est en fait le jouet des dieux. L'histoire d'Œdipe, dans la tragédie de Sophocle, illustre bien le fatalisme. Alors que l'oracle a prédit à Œdipe qu'il tuerait son père et épouserait sa mère, celui-ci met tout en œuvre pour échapper à son destin. Mais toutes ces tentatives pour changer sa destinée ne font que précipiter la réalisation de la prophétie de l' cette perspective, l'existence humaine est tragique. La question que pose cette idée de destin est de savoir si l'homme doit se résigner à tout accepter, et n'avoir aucun pouvoir sur sa vie. Croire au destin, c'est croire au fait que tous les événements sont "écrits" à l'avance. C'est le risque de "l'argument paresseux" attribué à tort aux stoïciens puisque tout est écrit, il ne sert à rien d'agir. 3Prendre conscience des déterminismes On peut alors penser une autre forme de liberté, consciente des déterminismes et caractérisée par une recherche d'adhésion avec soi-même. En effet, une fois l'existence des déterminismes mise en évidence, il n'est plus possible pour l'homme de penser que la liberté consiste à faire ce que l'on veut. C'est ce que souligne le philosophe Baruch Spinoza dans l'Éthique. Il explique que cette idée de la liberté est une illusion l'homme se croit libre car il ignore les causes qui le déterminent dans ses actions et ses désirs. Par contre l'homme peut s'efforcer, en fonction de son désir, d'être toujours plus indépendant, de manière à moins subir les causes extérieures. Les hommes se croient libres pour cette seule cause qu'ils sont conscients de leurs actions et ignorants des causes par où ils sont Ethica, trad. Bernard Pautrat, Paris, éd. Seuil, coll. "Points" 2010La conception commune de la liberté selon laquelle l'homme est libre de faire ce qu'il veut est erronée. C'est une conception illusoire de la liberté elle marque l'ignorance des causes qui déterminent un sujet à agir. Spinoza illustre cette idée par l'image de la pierre si une pierre qui tombe avait une conscience, elle se croirait libre de faire cette action. L'homme est comme une pierre qui tombe il se croit libre uniquement parce qu'il a conscience de son mouvement, sans avoir conscience des causes qui le poussent à suivre un tel mouvement. C'est pourquoi Spinoza énonce que "l'homme n'est pas un empire dans un empire" l'homme appartient à la nature et il ne peut pas s'extraire de cet ordre. Néanmoins, pour acquérir une liberté effective, l'homme doit comprendre ce qui détermine un sujet à agir. Il faut donc connaître à la fois les lois de la nature, qui conditionnent l'action, et les lois de la nature de l'homme, qui conditionnent les raisons qui le poussent à agir de telle ou telle façon. IILes moyens par lesquels l'homme exerce sa liberté individuelle Même si l'action humaine s'inscrit dans le cadre des lois de la nature, il est possible de distinguer un aspect de l'action humaine qui sort l'homme de cette condition l'usage de sa raison. Contrairement aux animaux, l'homme possède la capacité de choisir. Il faut donc interroger ce pouvoir de choix comme liberté. AL'acte gratuit Une première façon de définir la liberté positivement pourrait être de montrer que l'homme a la possibilité d'agir juste parce qu'il le décide. Contrairement aux animaux dont le comportement semble entièrement dicté par l'instinct, l'homme pourrait agir sans que rien ne l'y pousse. Pouvoir agir sans motivation extérieure serait une preuve de la liberté humaine. André Gide appelle ce type d'acte un "acte gratuit", c'est-à-dire désintéressé, non pas au sens moral du mot, mais parce que cet acte n'est dicté par aucun intérêt défini et n'a pas de motivation . Alors que l'animal est purement narcissique il agit selon ses intérêts ou au mieux selon ceux de sa famille, qu'il protège instinctivement, l'homme est capable d'avoir des activités "désintéressées" en tous les sens du mot.. Le Prométhée mal enchaîné, Paris, éd. Gallimard, coll. "Blanche" 1925L'acte gratuit serait donc cet acte réalisé dans le seul but de prouver notre Les Caves du Vatican de Gide, le personnage principal, Lafcadio, décide pour prouver sa liberté de tuer sans motif un vieillard qu'il rencontre dans un train. En effet, tuer ce parfait inconnu sans raison, allant ainsi à l'encontre du principe moral qui interdit le meurtre, prouverait sa capacité à s'affranchir de toutes les règles qui pèsent sur lui. Si l'on peut ainsi prouver notre liberté, on peut néanmoins s'interroger sur la valeur d'une telle forme de liberté. Définir la liberté comme possibilité de réaliser un acte gratuit pose d'abord un problème moral quelle valeur accorder à une liberté qui, pour s'éprouver, transgresse toute forme de règle ? Mais surtout, une telle définition de la liberté n'est peut-être pas juste. Ce n'est pas parce que l'on ignore les motifs qui poussent un individu à agir que son action est pour autant dénuée de tout motif. Pour reprendre l'exemple du personnage de Lafcadio dans Les Caves du Vatican Lafcadio commet un meurtre sans motivation connue de lui, pour se prouver qu'il en est capable on peut montrer qu'il ignore le motif qui le pousse à agir la volonté d'agir sans motif. BLe libre arbitre Pour comprendre la liberté, il faut comprendre que nos choix sont réalisés en fonction de motifs. On parle alors de libre arbitre. Libre arbitre Le libre arbitre est la capacité pour un individu de choisir ses actes sans y être contraint par aucune force extérieure. René Descartes introduit l'idée de degrés de liberté. Il affirme que si la liberté s'éprouve comme choix, plus les motifs qui conduisent à prendre une décision sont grands, plus la liberté elle-même le sera. Autrement dit, plus la volonté sera déterminée à décider une chose plutôt qu'une autre, plus elle exprimera un haut degré de liberté. Pour Descartes, la liberté d'indifférence est le plus bas degré de la liberté car le choix n'est motivé par aucune raison réfléchie. Méditations métaphysiques, dans Œuvres de Descartes, texte établi par Victor Cousin, éd. Levrault 1824 Dans ce type de situation, l'usage qu'un individu fait de sa liberté est réduit, car exercer pleinement sa liberté, c'est au contraire faire un choix Descartes, le pouvoir de la volonté est un pouvoir infini. En ce sens, il est en théorie possible de choisir de faire l'exact contraire de ce que la raison nous prescrit. Toutefois, si la liberté s'éprouve comme choix, plus les motifs qui conduisent à prendre une décision seront grands, plus la liberté elle-même le sera. Autrement dit, plus la volonté sera déterminée à décider une chose, plus elle exprimera un haut degré de liberté. Un individu fait un plus grand usage de sa liberté lorsqu'il choisit de faire une action bonne, comme aider une personne âgée à traverser la rue, que lorsqu'il choisit de faire quelque chose au hasard, comme tourner à droite plutôt qu'à gauche au cours d'une promenade. C'est donc lorsque ses choix sont accompagnés de la connaissance du bien ou de la vérité que l'homme fait un plus grand usage de la liberté. Ainsi, pour Descartes, grâce au libre arbitre, l'homme est cause première de ses actions. CL'acte libre Il est possible de dire, avec Henri Bergson, que la liberté comme acte libre est l'adhésion à soi-même. L'homme libre est en accord avec lui-même et sait ce qu'il veut, par opposition à l'homme aliéné qui ne sait pas ce qu'il veut et ne se reconnaît pas dans ses actes. Pour Bergson, l'acte libre n'est pas nécessairement celui qui est le plus réfléchi, ou dont les motifs sont les plus rationnels. Pour lui, l'acte libre exprime quelque chose de plus profond la personnalité entière de celui qui agit. Bref, nous sommes libres quand nos actes émanent de notre personnalité entière, quand ils l'expriment, quand ils ont avec elle cette indéfinissable ressemblance qu'on trouve parfois entre l'œuvre et l' sur les données immédiates de la conscience, Paris, éd. Félix AlcanAinsi comprise, la liberté est donc cette capacité à exprimer dans un acte toute notre personnalité, c'est-à-dire ce que nous sommes le plus liberté serait donc l'expression du libre arbitre, s'incarnant dans des choix dont le plus emblématique serait l'acte libre, c'est-à-dire l'expression de notre personnalité. IIILes moyens par lesquels l'homme exerce sa liberté en société ALa liberté politique Dans la mesure où l'homme vit en société, il importe de se poser la question de l'exercice de sa liberté au milieu de ses semblables. En effet, si la liberté est la capacité de se déterminer entièrement à agir, cette capacité ne rencontre-t-elle pas comme obstacle la liberté des autres individus ? À première vue, il semble que la loi, qui impose des droits et des devoirs, soit une entrave à la liberté individuelle. Le proverbe "la liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres" illustre bien ce problème pour vivre en société, il faut poser un certain nombre de limites à l'exercice de la liberté. En effet, ce sont les lois qui encadrent et rendent possible la coexistence d'une pluralité de libertés individuelles. Si l'on considère que la liberté est la possibilité d'agir selon la loi, c'est parce que les lois sont en fait la condition de la liberté collective. Il existe plusieurs explications à ce constat Il est logiquement impossible de considérer que la liberté individuelle doit être illimitée dans le cas où un homme agirait uniquement selon ses désirs, alors il détruirait la liberté individuelle d'autrui. Une liberté infinie annihilerait la liberté. De plus, la loi assure la sécurité aux hommes car elle limite la liberté de tous c'est le but du contrat social. La sécurité est la condition de la liberté comment être libre si l'on ne peut pas sortir de chez soi sans risquer sa vie ? Hobbes défend cette idée que les lois rendent possible l'exercice de la liberté. Du citoyen, De Cive, trad. Philippe Crignon, Paris, éd. GF Flammarion 2010En résumé, ce n'est que dans l'état civil que la liberté peut s'exercer, car son usage est réglé, contrairement à l'état de nature, c'est-à-dire l'état pré-social, où chacun, étant libre de faire ce qu'il veut, est en même temps en perpétuel danger de mort violente. En outre, Hobbes souligne que si les lois définissent un ensemble de choses que nous ne devons pas faire, elles laissent une grande liberté d'action relativement à tout ce sur quoi elles ne statuent pas. D'une part, les lois ne s'intéressent qu'aux actions, les citoyens sont donc libres de penser ce qu'ils veulent. C'est la liberté de conscience. D'autre part, la liberté réside aussi dans le silence de la loi, c'est-à-dire dans les actes auxquels les lois ne s'intéressent pas, non pas absolument parlant, mais dans la mesure où elles font confiance au libre-arbitre et à la responsabilité des individus pour régler des difficultés d'ordre mineur, ou encore les usages relevant de la morale. Ainsi, les conventions non règlementées, ou encore les signes de respect ou de politesse ne relèvent pas de la loi. Finalement, les lois sont la condition nécessaire à la vie en société, et la liberté de l'homme se trouve renforcée par le cadre fixé par les lois. BLa responsabilité Un autre élément est déterminant pour penser l'exercice de la liberté en communauté c'est la question de la responsabilité. En effet, dire que l'homme est libre, même si cette liberté s'exerce dans le cadre d'un État régi par des lois, signifie qu'il est tenu pour responsable de ses actes. La liberté est donc essentielle pour fonder la responsabilité morale et pénale. L'existentialisme de Jean-Paul Sartre est probablement la philosophie qui défend la conception de la responsabilité la plus radicale. Pour comprendre cette conception, il faut en premier lieu insister sur le fait que Sartre pense que l'homme est un être indéterminé. Ce qui définit l'homme, c'est d'abord le fait d'exister. Il n'y a donc pas d'autre nature humaine que le fait d'exister et de pouvoir librement choisir sa vie. C'est pourquoi l'existence est première par rapport à l'essence, c'est-à-dire à la nature de l'homme, qui n'est que le résultat de ce qu'il fait de sa vie. L'existence précède l' est un humanisme, Paris, Éditions Nagel, coll. "Pensées"Ce qui définit l'homme, c'est d'abord le fait d'exister. Il n'y a donc pas d'autre nature humaine que le fait d'exister et de pouvoir librement choisir sa vie. C'est pourquoi l'existence est première par rapport à l'essence, c'est-à-dire à la nature de l'homme, qui n'est que le résultat de ce qu'il fait de sa vie. La liberté humaine est totale et inaliénable, mais elle comprend des conséquences inévitables, à commencer par la responsabilité. Cette idée de la responsabilité, Sartre l'exprime en disant que l'homme est "condamné à être libre". En effet, c'est parce que sa liberté est entière que l'homme ne peut justifier ses manquements à la morale. L'homme ne se définit pas par son essence, ni par un inconscient ni par des déterminismes ni par un destin ou une volonté divine, mais uniquement par son existence. Il est donc entièrement libre, puisqu'il est déterminé par ce qu'il fait et non ce qu'il est. C'est pourquoi l'homme est responsable de chacun de ses actes. Ainsi nous n'avons ni derrière nous, ni devant nous, dans le domaine lumineux des valeurs, des justifications ou des excuses. Nous sommes seuls, sans excuses. C'est ce que j'exprimerai en disant que l'homme est condamné à être est un humanisme, Paris, Éditions Nagel, coll. "Pensées"L'homme ne se définit pas par son essence, ni par un inconscient ni par des déterminismes ni par un destin ou une volonté divine, mais uniquement par son existence. Il est donc entièrement libre, puisqu'il est déterminé par ce qu'il fait et non ce qu'il est. C'est pourquoi l'homme est responsable de chacun de ses actes. CL'indépendance et l'autonomie 1L'indépendance la liberté stoïcienne En résumé, la liberté peut s'exercer dans le cadre de la collectivité. On peut toutefois se demander comment un homme qui n'est pas libre dans la société peut exercer sa liberté. C'est le cas par exemple de l'esclavage. Dans ce type de situation, on peut invoquer la liberté intérieure, ou indépendance. L'indépendance, que défendent les stoïciens, est l'idée selon laquelle l'homme est libre car ses volontés et représentations ne dépendent que de lui-même. Pour eux, même si le monde est régi par une stricte nécessité, l'homme est libre des représentations qu'il se fait du monde et des jugements qu'il porte sur lui. Pour être heureux, ils préconisent d'ailleurs de modifier ses désirs plutôt que le monde extérieur. L'homme aurait ainsi une entière liberté de penser et de vouloir. Ainsi, dans Le Manuel, Épictète entend apprendre aux hommes à discerner ce qui dépend d'eux de ce sur quoi ils ne peuvent pas agir. C'est en apprenant à faire cette distinction qu'ils apprendront à être libres, indépendamment des circonstances extérieures. Manuel, trad. Emmanuel Cattin, Paris, GF Flammarion 2015Épictète, par ces conseils, entend apprendre aux hommes à discerner ce qui dépend d'eux de ce sur quoi ils ne peuvent pas agir. C'est en apprenant à faire cette distinction qu'ils apprendront à être libres, indépendamment des circonstances extérieures. Être libre, selon les stoïciens, reviendrait en fait à distinguer ce qui dépend de nous ou non. Se retrouver entravé à cause de quelque chose que l'on reconnaît comme indépendant de notre volonté n'entache en rien notre liberté. La liberté serait donc l'indépendance de l'esprit face au monde extérieur. La faiblesse de cette conception est qu'elle tend à accentuer la "liberté de penser" au détriment de la "liberté d'agir". 2L'autonomie La solution stoïcienne permet de penser une liberté intérieure indépendante du monde extérieur. Mais cette solution n'est pas entièrement satisfaisante, car elle ne permet pas de penser une coïncidence entre la vie en collectivité et la liberté individuelle. En effet, les lois ne font-elles pas plus que donner un cadre à la liberté ? Il faudrait voir que sans loi, il est impossible de parler de liberté, sinon avec le risque de confondre la liberté et la licence, c'est-à-dire la capacité de faire tout ce que l'on veut sans rencontrer de limites. Mais ce terme est péjoratif il comporte l'idée d'une décadence du point de vue moral. À l'inverse, si l'on veut comprendre la liberté comme ce qui détermine l'homme et le rend responsable de ce qu'il est et de ce qu'il fait, il faut alors penser la liberté comme respect de la loi que l'on s'est donnée. Cette liberté comme respect de la loi que l'on s'est donnée s'appelle l'autonomie. Autonomie L'autonomie, c'est le fait de se donner à soi-même sa propre loi, ou de trouver en soi-même sa propre loi, à l'aide de la raison. L'autonomie peut se comprendre à deux niveaux Au niveau moral, l'autonomie consiste à respecter la loi morale. Au niveau politique, l'autonomie s'exprime dans le fait que chacun participe à l'élaboration des lois. La liberté consiste alors à respecter ces lois décidées ensemble. Au niveau moral, l'autonomie signifie que l'homme peut par lui-même saisir ce qu'il doit faire il lui suffit de faire usage de sa raison pour comprendre ce qu'il doit faire. Il n'a pas besoin de se référer à une instance extérieure à lui, il ne reçoit pas les règles de quelqu'un d'autre. Pour Emmanuel Kant, l'homme trouve en lui une idée immédiate de la loi morale grâce à un certain usage de sa raison. La raison pure est pratique par elle seule et donne à l'homme une loi universelle que nous nommons la loi de la métaphysique des mœurs, Grundlegung zur Metaphysik der Sitten, trad. Victor Delbos, Paris, éd. Le Livre de Poche 1993Chaque homme peut donc trouver en lui l'énoncé de la loi morale, en faisant usage de sa est la loi morale qui doit alors guider l'action ? Kant énonce l'impératif catégorique, un commandement absolu qui doit gouverner chacun de nous. Cet impératif repose sur une logique simple le sujet doit se demander s'il souhaite que le principe de son action ou la maxime de son action devienne une loi universelle. Si et seulement si la réponse est oui, il s'agit d'un acte uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi de la métaphysique des mœurs, Grundlegung zur Metaphysik der Sitten, trad. Victor Delbos, Paris, éd. Le Livre de Poche 1993Ainsi, la première formulation de la loi morale que propose Kant est donc de toujours se demander si ce qui motive une action pourrait être érigé en règle universelle, valable pour tous les hommes. L'impératif catégorique indique à l'homme ce qui doit être fait inconditionnellement et sans autre justification. Seules les actions qui suivent ce principe sont morales. On le voit, c'est en trouvant en lui le principe de son action que l'homme peut être libre en agissant selon la loi morale que lui dicte sa raison, il s'arrache ainsi à ses penchants naturels et affirme sa liberté. Mais l'autonomie peut aussi se penser au niveau politique. Elle s'incarne alors dans la démocratie, par le fait que chacun participe à l'élaboration des lois. La liberté consiste alors à respecter ces lois décidées ensemble. Jean-Jacques Rousseau a pensé les termes de cette liberté rendue possible par les lois, grâce au concept de volonté générale. Du contrat social, Paris, éd. GF Flammarion 2011La seule forme légitime de l'obéissance à la loi est donc que chaque citoyen en soit en partie l'auteur. Ainsi, se soumettre à la loi d'un pays est en même temps se soumettre à la loi que l'on s'est le cœur de la liberté politique en obéissant à la volonté générale, chaque citoyen n'obéit qu'à lui-même. Cette forme de liberté est supérieure à la liberté naturelle, c'est-à-dire la possibilité de faire tout ce que l'on veut, car elle trouve son origine dans la raison et renforce l'autonomie morale, la responsabilité de l'individu, plutôt que son désir. Pour les lâches, la liberté est toujours extrémiste », proclame une pancarte brandie dans les rues d’Ottawa. Liberté pour toujours ! », scandent les convoyeurs de la colère français en route pour Paris. I love the smell of freedom in the morning », écrit un député australien sur Facebook, au-dessus d’un cliché du parlement canadien en état de siège. Au nom de la liberté de penser », on interdit désormais aux profs d’aborder les thèmes de la race et de la discrimination dans certaines écoles américaines. Au nom des libertés individuelles », on lève l’obligation du port du masque dans les lieux publics. Et si des insurgés ont violemment envahi le Capitole, le 6 janvier 2021, c’était pour défendre – quoi d’autre ? – la liberté. Décidément, elle a le dos large, cette liberté. On a de plus en plus l’impression qu’elle est vidée de son sens ou, pire, instrumentalisée pour justifier des actions et des politiques antidémocratiques. Comme si tout le monde, désormais, pouvait l’invoquer à toutes les sauces. Mais la liberté, comme disait Pierre Falardeau, n’est pas une marque de yogourt. On galvaude la liberté ; ce n’est pas qu’une impression, me confirme Louis-Philippe Lampron, professeur à la faculté de droit de l’Université Laval et auteur de Maudites Chartes ! 10 ans d’assauts contre la démocratie des droits et libertés, qui vient de paraître aux éditions Somme toute. PHOTO GUILLAUME LAMY, FOURNIE PAR LOUIS-PHILIPPE LAMPRON Louis-Philippe Lampron, professeur à la faculté de droit de l’Université Laval Certains manifestants du convoi de la liberté ont des intentions qui semblent clairement antidémocratiques, constate-t-il. Effectivement, ils se servent de la liberté pour attaquer les fondements des textes à l’intérieur desquels on a enchâssé [les droits et libertés]. » Ces groupes libertariens et complotistes ont une conception absolutiste et désincarnée des droits fondamentaux », qui ne pourraient souffrir aucune limite raisonnable, explique le professeur. Ils oublient un principe essentiel, énoncé par le philosophe britannique John Stuart Mill la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres. On ne peut pas choisir la liberté qui nous intéresse et faire comme s’il n’y avait que celle-là » dans les chartes, dit M. Lampron. Les droits et libertés doivent être interprétés de manière interdépendante, les uns par rapport aux autres ». Dans son livre, Louis-Philippe Lampron décortique les grands débats qui ont marqué l’actualité québécoise au cours des 10 dernières années, de l’affaire Mike Ward à l’état d’urgence sanitaire en passant par la Loi sur la laïcité de l’État et l’affaire Lieutenant-Duval. Le professeur regrette les attaques incessantes » contre les droits et libertés de la personne, des garanties arrachées de haute lutte par les générations précédentes. Il se désole de la rhétorique populiste autour des chartes, trop souvent présentées comme des tares encourageant le culte de l’individu, la dictature des droits ou le gouvernement par les juges… L’objectif [des chartes], ce n’est pas d’empêcher les gouvernements de gouverner, c’est de les empêcher d’abuser de leur pouvoir à l’encontre de groupes minoritaires », rappelle Louis-Philippe Lampron. En publiant ses réflexions, il espère contribuer à dissiper le bruit ininterrompu et tapageur entourant ce contre-pouvoir essentiel ». Souvent, les attaques contre les droits et libertés proviennent non pas de la rue, mais des hautes sphères du pouvoir. Et ce n’est pas surprenant, dit Louis-Philippe Lampron. Les gouvernements n’aiment pas les contre-pouvoirs, c’est un caillou dans la chaussure. » La loi spéciale adoptée par le gouvernement libéral de Jean Charest pour mater les grèves étudiantes, en mai 2012, est un parfait exemple, selon lui, d’un odieux détournement de l’esprit des chartes ». À l’époque, le gouvernement Charest refusait de parler de grève étudiante », faisant plutôt référence à un boycott ». L’objectif, c’était de saper le caractère collectif du mouvement qu’il avait devant les yeux. » La loi spéciale empêchait les profs de respecter les votes de grève et les forçait à donner leurs cours. Elle empêchait les étudiants de manifester à proximité des campus. Pour justifier cette loi restrictive, le gouvernement avait invoqué le droit fondamental des étudiants d’avoir accès à leur salle de classe, rappelle Louis-Philippe Lampron. J’ai cherché ce droit, je le cherche encore. Il est peut-être dans une annexe de la charte québécoise gardée secrète depuis 1975… ». En 2012, le gouvernement avait brimé le droit des étudiants à manifester en adoptant une loi spéciale. Dix ans plus tard, les membres du convoi de la liberté » peuvent-ils invoquer ce même droit pour bloquer le centre-ville d’Ottawa ? Entre les klaxons et les casseroles, y a-t-il une différence ? Il y a une différence très importante, qui prend la forme de camions de plusieurs tonnes », répond Louis-Philippe Lampron. Oui, manifester est un droit fondamental. Et, oui, une manifestation entraîne nécessairement des inconvénients pour la population. On voit mal comment des manifestants pourraient atteindre leurs objectifs en se réunissant dans le stationnement d’un centre commercial de banlieue en dehors des heures d’ouverture… Mais, encore une fois, ce n’est pas parce qu’un droit est fondamental qu’il est absolu. Ériger une barricade de camions lourds, ce n’est pas une manière de manifester qui bénéficie de la protection offerte par les chartes », estime Louis-Philippe Lampron. Depuis plus de deux semaines, les camionneurs » empiètent largement sur la liberté – et le portefeuille, et la santé mentale – des résidants du centre-ville d’Ottawa. Peu importe la cause, la manière est indéfendable. Ils auront beau s’en réclamer, la scander, l’écrire sur mille pancartes, la gribouiller partout sur leurs camions… ce convoi n’aura jamais de liberté que le nom. Est-ce que les droits s'appliquent tout le temps ? EducadroitToute personne a des droits. Elle peut les exercer dans la limite du respect de la loi et des droits des et respect de l'autreChaque liberté s'arrête là où commence celle des autres. Par exemple, la liberté d'expression te donne le droit d'exprimer tes opinions à condition de respecter les opinions des autres. Tu es aussi libre de dire ce que tu penses mais la loi t'interdit d'insulter quelqu' nos droits sont parfois limités par l'Etat ?Quand il y a un danger pour la sécurité des personnes pandémie, crise sanitaire, menace terroriste..., l'Etat peut décider de limiter les libertés en mettant en place un confinement, l'état d'urgence. Dans notre société, l'Etat est le garant de l'ordre public, c'est-à-dire de la sécurité et de la tranquilité des personnes. Si certains de nos droits peuvent être limités c'est dans l'intérêt de toutes et RETENIRLes droits peuvent, dans certaines circonstances, être le cas notamment lorsque les droits d'une personne entre en conflit avec ceux d'une personne car la liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres ».Les droits peuvent être limités en cas de risques pour la les autres vidéos Educadroit, le droit pour les 6-11 ans. Réalisateur Défenseur des droitsProducteur Défenseur des droitsAnnée de copyright 2017Année de production 2017Année de diffusion 2017Publié le 13/11/20Modifié le 28/09/21Ce contenu est proposé par

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